Après sa campagne contre la Judée qui s'est conclue avec la chute de la grande cité de Lakish, Sennachérib échoue, ou abandonne le siège, devant Jérusalem. Il rentre ensuite à Ninive, sa capitale. La Bible nous informe sur la mort de ce roi : 

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​Là, pendant qu'il était prosterné dans le temple de son dieu Nisrokh, Adrammélec et Charécér, ses fils, le frappèrent de leur glaive et s'enfuirent dans le pays d'Ararat. Ce fut son fils Essarhaddon qui lui succéda. (II Rois 19:37)

 

​​Regardons la continuation des chronologies historique et biblique (pour les dates antérieures, se rapporter aux articles précédents depuis Adam) :

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• an 3035 (-725) : mort d'Ahaz roi de Judée ; son fils Ezéchias lui succède

• an 3038 (-722) : campagne de Salmanazar V contre le royaume d'Israël ; seule subsiste sa capitale Samarie

• an 3042 (-718) : Sargon II assiège et prend Samarie ; fin du royaume d'Israël

• an 3049 (-711) : campagne de Sennachérib contre la Judée ; siède de Lakish

• (-691) : révolte de Babylone contre le joug assyrien

• (-690) : Sennachérib détruit Babylone et ses temples

• ​(-681) : meurtre de Sennachérib par son/ses fils ; règne de son fils Essarhaddon

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​Vers -691, Babylone s'était rebellée contre le joug assyrien. La répression de Sennachérib fut dévastatrice. Mais aucun roi avant lui n'avait osé toucher, et détruire, les centres de cultes de cette grande cité. Car Babylone, de part son ancienneté, bénéficiait d'un statut quasi mythique, avec une foi universellement reconnue que les dieux avaient créé cette cité ! Un conquérant pouvait prendre possession de la ville, mais ne touchait pas à ses lieux de culte. Il semble que Sennachérib était passé par une transformation religieuse, peut-être monothéiste, ce qui lui avait permis le sacrilège cultuel sur Babylone. Aucun document historique ne permet de confirmer ceci, sauf la Bible qui parle de Sennachérib qui avait un culte "personnel" et se prosternait dans le temple dédié à SON dieu (Nisrokh). Pourquoi SON dieu? Sans doute une hérésie religieuse. Et ceci peut expliquer son meurtre par deux de ses fils ! Car la destruction de Babylone avait causé un grand émoi dans tout l'empire. 

 

Bien entendu, ce récit biblique ne trouva aucun écho historique pendant des siècles. Et pourtant, au 19ème siècle, les archéologues ont fouillé les ruines de Babylone et y ont découvert 45 tablettes d'argile, avec des textes en inscription cunéiforme. Ces tablettes racontent la succession des règnes sur Babylone et ont donc reçu le titre de Chroniques Babyloniennes. Mais à l'époque de leur découverte, personne ne savait encore déchiffrer les cunéiformes. La première tablette a été déchiffrée en 1887, et la seconde seulement en 1923 !

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Que disent ces tablettes sur le règne de Sennachérib à Babylone ? En voici l'extrait important :

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Le vingtième jour du mois de Tebêtou (environ décembre-janvier), Sennachérib, roi d'Assyrie, fut tué par son fils lors d'une rébellion. Sennachérib régna sur l'Assyrie pendant vingt-quatre ans. Après le vingtième jour du mois de Tebêtou, la rébellion continua en Assyrie jusqu'au deuxième jour du mois d'Addaru (environ mars). Le dix-huitième jour du mois d'Addaru, son fils Esarhaddon monta sur le trône d'Assyrie. (tablette 92502, British Museum ; source en anglais, Livius.org, texte ABC 1.iii, lignes 34-38)

 

Ce texte déchiffré au 20ème siècle confirme ainsi le récit biblique que Sennachérib a bien été assassinné par un de ses fils et que son fils Essarhaddon est monté sur le trône d'Assyrie. Cette tablette appartient au British Museum de Londres mais n'est pas exposée au public.

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Et en fait, la Bible contredit la chronique babylonienne sur un point : cette dernière dit qu'un de ses fils a tué son père et la Bible dit deux, et les nomme aussi ! Or un autre texte vient confirmer la Bible sur ce point : il s'agit des annales d'Essarhaddon sur un prisme d'argile découvert lors des fouilles de Ninive en 1917-1918. En voici l'extrait :

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Mes frères devinrent fous et commettaient toutes les actions mauvaises contre les dieux et les hommes, et complotaient le mal ; ils tirèrent l'épée au milieu de Ninive, sans pitié. (Prisme d'Essarhaddon et d'Assurbanipal, transcrit par R. Campbell, Thomson, Londres, Pl.2, lignes 41-43)

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On voit donc qu'Essarhaddon parle bien de ces frères (pluriel) et non d'un seul frère. Il est alors raisonable de penser que Sennachérib n'a pas été assassinné par un fils seulement.

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Une fois encore, la Bible a raison et a été prouvée par l'archéologie. 

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