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Seder Olam Revisité: F21c- Josué

Updated: 4 days ago

CHRONOLOGIE BIBLIQUE

Génération 21 : Années hébraïques 2400 à 2520 (1360-1240 av. J.-C.)


Introduction

La troisième partie de cette génération chronologique 21 couvre la conquête de Canaan par les tribus d'Israël sous la direction de Josué. Pour revenir à la première partie de cette génération 21, cliquez ici.



Année 2495 – 1265 av. J.-C. – Début de la conquête de Canaan

Josué, fils de Nun, conduisit les Israélites au pays de Canaan, et Dieu fut avec eux. Il fit tarir les eaux du Jourdain pour leur permettre de passer :


Lorsque tous les rois des Amoréens qui étaient au-delà du Jourdain, à l’occident, et tous les rois des Cananéens qui étaient près de la mer, apprirent que l’Éternel avait desséché les eaux du Jourdain devant les enfants d’Israël jusqu’à leur passage, leur cœur se fondit et ils perdirent courage à cause des enfants d’Israël. (Josué 5:1)


Le peuple qui était près de la mer [Méditerranée] faisait partie des Cananéens. Les Grecs les ont plus tard appelés "Phéniciens" mais eux-mêmes se considéraient Cananéens (ou peuple de Sidon et de Tyr, du nom de leurs cités-États-états). Les Amoréens étaient un peuple cananéen vivant dans les monts de Judée et les collines de Basse-Judée.


Dieu pardonna aux Israélites leurs péchés faits en Égypte, et ils célébrèrent leur première Pâque juive (Pessah) en terre de Canaan cette année-là.


L'Éternel dit à Josué : "Aujourd'hui, j'ai roulé (גַּלּוֹתִי) de dessus vous l'opprobre de l'Égypte." C'est pourquoi ce lieu fut appelé Guilgal (גִּלְגָּל) jusqu'à ce jour.

Les enfants d'Israël campèrent à Guilgal et célébrèrent la Pâque (פֶּסַח) le quatorzième jour du mois, au soir, dans les plaines de Jéricho. (Josué 5:9-10)


La première ville qu'ils attaquèrent fut Jéricho. Dieu ordonna aux prêtres de porter l'Arche de l'Alliance durant sept jours autour des murailles de la ville et de sonner du shofar (corne de bouc). Pendant chacun des six premiers jours, ils firent le tour de la ville une fois. Puis, le septième jour :


Le septième jour, ils se levèrent de bon matin, à l'aube, et firent le tour de la ville de la même manière sept fois ; ce jour-là seulement, ils firent le tour de la ville sept fois.

Le septième jour, lorsque les prêtres sonnèrent du shofar, Josué dit au peuple : "Criez, car l'Éternel vous a donné la ville." [...] Le peuple poussa des cris, et [les prêtres] sonnèrent du shofar. Lorsque le peuple entendit le son du shofar, il poussa de grands cris, et la muraille s'écroula. Le peuple monta dans la ville, chacun devant soi, et ils prirent la ville. (Josué 6:15-20)


Pour la symbolique juive du chiffre 7 et des autres nombres, cliquez ici.


La chute de Jéricho
La chute de Jéricho (source : Jones, J. R., The Devotional and Practical Pictorial Family Bible, 1879)

Mais l'un des Israélites pécha, et cela provoqua une malédiction sur toute la nation.


Les enfants d'Israël transgressèrent l'anathème ; car Acan, fils de Carmi, fils de Zabdi, fils de Zérach, de la tribu de Juda, se soustrait à l'anathème ; et la colère de Dieu s'éleva contre les enfants d'Israël. (Josué 7:1)


L'ascendance mentionnée pour Acan rappelle les 5 générations écoulées depuis que Jacob et ses 70 âmes sont descendus en Égypte :


  • 1re génération : ceux qui sont descendus de Canaan en Égypte et qui n'étaient censés y séjourner que le temps de la famine = Juda ;

  • 2e génération : ceux nés en Égypte qui s'y sont assimilés, étaient nombreux et ont adopté les dieux égyptiens tout en demeurant un peuple étranger distinct = Zérach ;

  • 3e génération : ceux nés en Égypte qui ont été réduits en esclavage = Zabdi ;

  • 4e génération : ceux nés en Égypte qui sont sortis lors de l'Exode, ont péché dans le désert et y sont morts = Carmi ;

  • 5e génération : ceux nés dans le désert qui sont entrés en Canaan = Acan ;


Dieu avait prédit à Abraham que la 4e génération de ses descendants retournerait en Canaan (Genèse 15:16). Mais la quatrième génération avait péché en acceptant la mission des explorateurs. Elle fut donc condamnée à errer 40 ans dans le désert et à y mourir, jusqu'à ce que leurs descendants soient spirituellement prêts à entrer en Canaan à leur place.


La ville suivante à tomber fut Aï (située sur le site archéologique de Khirbet al-Maqatir, en Samarie). Josué et 30.000 Israélites armés campèrent pour la nuit sur la colline où Abraham avait dressé sa tente, entre Aï et Beth-El (pour plus d'informations sur Beth-El, cliquez ici). Josué laissa ensuite 5.000 hommes dans un camp caché avant d'en installer un second au nord de la ville. Lorsque les hommes d'Aï sortirent au combat, Josué battit en retraite, et les hommes d'Aï les poursuivirent jusque dans les vallées. Pendant ce temps, les 5.000 Israélites entrèrent dans la ville, vidés de ses défenseurs, et la brûlèrent.


Les hommes d'Aï regardèrent derrière eux et virent la fumée de la ville monter au ciel. Ils ne purent s'enfuir ni d'un côté ni de l'autre. Le peuple qui s'était enfui vers le désert se retourna contre ceux qui le poursuivaient. (Josué 8:20)


Les Israélites brûlent la ville d'Aï
Les Israélites brûlent la ville d'Aï (Gustave Doré, 1866)

2495 – 1265 av. J.-C. – L'autel de Josué au mont Ébal

Après Aï, Josué érigea un autel au mont Ébal, une des collines face à Sichem (aujourd'hui Naplouse), et au mont Guézirim plus tard devenu sacré pour les Samaritains. Ce fut une cérémonie très importante que Moïse ordonna à Josué d'accomplir après la traversée du Jourdain, car elle établit les tribus israélites errantes comme un "peuple", le peuple de Dieu, comme le dit la Torah :


Lorsque vous passerez le Jourdain, vous dresserez ces pierres, comme je vous le commande aujourd'hui, sur le mont Ébal, et vous les enduirez de plâtre. Là, vous bâtirez un autel à l'Éternel, votre Dieu, un autel de pierres ; vous n'y lèverez aucun instrument de fer. Vous bâtirez l'autel de l'Éternel, votre Dieu, en pierres brutes ; et vous y offrirez des sacrifices à l'Éternel, votre Dieu. Vous offrirez des sacrifices d'actions de grâces, et vous mangerez là, et vous vous réjouirez devant l'Éternel, votre Dieu. Vous écrirez sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, très clairement."

Moïse et les prêtres, les Lévites, parlèrent à tout Israël, et dirent : "Gardez le silence et écoutez, Israël ! En ce jour [de la future cérémonie sur le mont Ébal], vous deviendrez un peuple pour l'Éternel, votre Dieu." (Deutéronome 27:4-9)


En 1982, l'archéologue israélien Adam Zertal (z”l) semble avoir découvert les vestiges de cet autel historique, sur le versant nord-est du mont Ébal.


L'autel de Josué
Vue d'artiste de l'autel construit par Josué (source : Leen Ritmeyer)

Les principaux arguments avancés par Zertal pour identifier ce complexe comme le grand autel biblique de Josué sont les suivants :


  • Il couvre environ 12 dunams, ce qui constitue un vaste site adéquat pour une cérémonie nationale.

  • Il a la forme d'une "sandale" (empreinte de chaussure), typique des autres autels découverts datant de cette époque ; par exemple, un autre autel en forme de sandale a permis à Zertal d'identifier l'ancien site du camp israélite de Guilgal, au nord de la plaine de Jéricho.

  • Il était entouré d'un muret de pierre bas, destiné non à une défense mais à délimiter les zones, notamment celles sacrées et profanes.

  • La structure centrale couvrait environ 4,5 dunams et abritait un grand autel avec une plateforme centrale surélevée, dite bamah, (environ 4 mètres de hauteur par rapport au sol), typique des autels sacrificiels. Cette plateforme était grande, mesurant environ 7 mètres sur 9.

  • La structure centrale (l'autel lui-même) était faite de pierres brutes, conformément aux instructions de Moïse ; l'accès à la plateforme (la bamah) se faisait par une rampe plutôt que par un escalier : cela permettait au Grand Prêtre de descendre de la plateforme à reculons, évitant ainsi de tourner le dos au lieu sacré (l'autel).

  • De chaque côté de la rampe se trouvaient des enceintes carrées, entourées de terrasses plus petites (en bleu sur le schéma ci-dessus). À l'intérieur de ces enceintes, les archéologues ont découvert des cendres et de nombreux ossements d'animaux brûlés. Deux analyses ont été réalisées sur ces ossements : premièrement, la datation au carbone 14 a confirmé la période vers 1200 av. J.-C., précisément à l'époque de la conquête de Josué ; deuxièmement, les animaux utilisés étaient de trois types seulement (chèvre, agneau, veau), tous mâles et jeunes. Ceci est conforme au commandement divin concernant l'animal sacrificiel, de type casher et de sexe masculin âgé de moins d'un an.


Concernant les animaux sacrificiels, le texte biblique déclare :


Tu diras aux enfants d'Israël : "Prenez un bouc pour le sacrifice d'expiation, ainsi qu'un veau et un agneau, tous deux d'un an, sans défaut, pour le sacrifice." (Lévitique 9:3)


Un autre élément de preuve a été découvert plus tard sur le site : deux scarabées égyptiens portant le sceau de Ramsès II. Ce pharaon régna de 1279 av. J.-C. à 1213 av. J.-C., soit après l'Exode, 40 ans avant l'érection de l'autel. Ces deux sceaux pourraient avoir été trouvés par les Israélites dans l'une des villes cananéennes détruites, alliée ou liée à Ramsès II (utilisant ainsi ses sceaux). Rappelons que Ramsès II a mené campagne en Canaan pour assurer le contrôle égyptien, avant l'arrivée des Israélites (voir document F21b). Ainsi, des sceaux de Ramsès II ont bien été retrouvés datant de cette époque en Canaan.


Dernier point concernant l'emplacement du mont Guézirim. Josué a divisé les Israélites en deux groupes pour assister à la cérémonie de l'autel : l'un sur le mont Ébal, l'autre sur le mont Guézirim. Les deux groupes ont dû pouvoir assister à la cérémonie, notamment à l'écriture de la Torah sur les pierres sacrificielles. Mais comme le grand autel est situé sur le flanc est du mont Ébal, il était impossible pour les personnes se trouvant sur le mont Guézirim actuel (celui vénéré par les Samaritains) de voir quoi que ce soit. Pour Zertal, la seule conclusion a été que le mont Guérizim actuel n'est PAS celui mentionné dans la Bible. En observant la topographie du lieu, Zertal avait conclu que le mont Guérizim biblique ne pouvait être que la colline située à l'est du mont Ébal, aujourd'hui connue sous le nom de mont Kebir, où la communauté juive d'Elon Morei s'est établie. Cet emplacement s'accorde parfaitement avec le passage des Israélites après leur conquête de Jéricho, le long de la large vallée sur l'axe est-ouest (dite voie du Soleil Levant) menant à Sichem et aux monts environnants. L'emplacement du campement biblique de Guilgal a également été identifié grâce à un autre autel en forme de sandale découvert dans cette zone, à l'extrémité nord de la plaine de Jéricho. Plusieurs structures en forme de sandale ont été découvertes dans la région, mais celle de Guilgal est la plus proche du passage du Jourdain.


Pour plus d'informations sur la théorie du mont Guérizim, écoutez la conférence d'Adam Zertal (en anglais) sur YouTube.


La théorie du mont Guérizim
La théorie du mont Guérizim selon Zertal

Année 2495 – 1265 av. J.-C. – Coalition contre les Israélites

La majorité des Israélites resta à leur camp de Guilgal tandis que Josué et ses forces armées s'efforçaient de conquérir le pays. Mais les Cananéens formèrent une alliance pour combattre ensemble les Israélites lors d'une grande bataille aux eaux de Méron (Josué 11:1-5), au nord du pays, et Jabin, roi de Hatzor, était à la tête de cette coalition. Les eaux de Méron font référence à l'ancien lac formé par le Jourdain, au nord de la mer de Galilée (ce lac n'existe plus depuis les années 1950, mais est devenu la vallée de la Houla). La cité-État de Hatzor, la plus grande de Canaan, fut détruite et incendiée, comme le mentionne la Bible :


Alors, rebroussant chemin, Josué prit Hatzor et passa son roi au fil de l'épée (Hatzor était, à cette époque, la tête de tous ces royaumes). Et l'on extermina sans merci, par l'épée, toute sa population, sans épargner une seule vie, et l'on réduisit Hatzor en cendres. (Josué 11:10-11)


Tel Hatzor est aujourd'hui un important site archéologique biblique et un parc national. Ses fouilles ont apporté de nombreuses preuves que la ville a été détruite par le feu au cours de son histoire.


La porte de Hatzor
La porte de Hatzor, avec ses pierres noircies par le feu (source : Albert Benhamou)

Bien sûr, le choix de l'emplacement de la cité-État de Hatzor était attrayant en raison de sa proximité avec des sources et des ruisseaux, et de sa situation exceptionnelle au carrefour des routes entre le Nord et le Sud, et comme une porte vers la Mésopotamie. Des populations s'y installèrent progressivement. Un descendant du roi Jabin se souleva à nouveau quelques années plus tard contre les Israélites.


La conquête, poursuivie par Josué, se solda par la destruction de 31 cités-États cananéennes, dont beaucoup sont aujourd'hui identifiées comme sites archéologiques.


Voici les rois du pays que Josué et les enfants d'Israël battirent au-delà du Jourdain, à l'ouest, depuis Baal-Gad, dans la vallée du Liban, jusqu'à la montagne dénudée qui monte vers Séir. Josué le donna en possession aux tribus d'Israël, selon leurs divisions : dans la montagne, dans la plaine, sur les pentes, dans le désert et au sud. Il s'agissait des Héthiens, des Amorrhéens, des Cananéens, des Phéréziens, des Héviens et des Jébusiens : le roi de Jéricho, un ; le roi d'Aï, près de Beth-El, un ; le roi de Jérusalem, un ; le roi d'Hébron, un ; le roi de Jarmuth, un ; le roi de Lachish, un ; le roi d'Églon, un ; le roi de Guézer, un; le roi de Debir, un; le roi de Guéder, un; le roi de Horma, un; le roi d'Arad, un; le roi de Libna, un; le roi d'Adullam, un; le roi de Makkéda, un; le roi de Beth-El, un; le roi de Tappuach, un; le roi de Hépher, un; le roi d'Aphek, un; le roi du Saron, un; le roi de Madon, un; le roi de Hatzor, un; le roi de Shimron-Méron, un; le roi d'Acshaph, un; le roi de Taanac, un; le roi de Méguiddo, un; le roi de Kédesh, un; le roi de Jokneam à Carmel, un; le roi de Dor, dans la région de Dor, un; le roi de Goïm à Guilgal, un; le roi de Thirtsa, un. En tout, trente et un rois. (Josué 12:7-24)


L'armée des Amoréens est détruite
L'armée des Amoréens est détruite (Gustave Doré, 1868)

La mention des 31 royaumes prouve que le pays de Canaan, avant sa conquête par les Israélites, était bel et bien resté dans le modèle antique des cités-États, sans se former en royaume unifié, ce qui facilita la campagne de Josué. Il convient de noter que la Philistie, qui n'a pas été conquise par les Israélites, est restée dans le modèle des cités-États, le territoire étant divisé entre les dirigeants de cinq villes : les Cinq Seigneurs de la Philistie, à savoir Asdod, Ashqelon, Gaza, Gath et Ékron.



Conquête de Canaan par Josué
Carte de la Conquête de Canaan par Josué

Année 2496 – 1264 av. J.-C. – Dieu ordonne le partage du territoire

Après ces batailles, une grande partie du territoire restait à conquérir. Mais Dieu annonça à Josué qu'il était devenu vieux et avancé en âge (Josué 13:1). Cette expression (זָקֵן בָּא בַּיָּמִים en hébreu) n'est utilisée qu'avec un seul autre personnage dans la Bible : le roi David avant sa mort, alors âgé de 70 ans. Ainsi, nous pouvons admettre que Josué avait 70 ans lorsque Dieu lui annonça qu'il était vieux et avancé en âge (I Rois 1:1). Sachant que Josué avait 28 ans au moment de l'Exode, en l'an hébreu 2454, nous pouvons conclure que Dieu lui a parlé en l'an hébreu 2454-28+70= 2496. Il lui ordonna alors de répartir le territoire entre chaque tribu. Cela se produisit la deuxième année de la conquête de Canaan.


Année 2500 – 1260 av. J.-C. – Le Premier Jubilé

Au mont Sinaï, Dieu avait ordonné à Moïse que les Israélites comptent les années sabbatiques (cycles de 7 ans) et les années jubilaires (la 50e année après sept cycles sabbatiques de 7 ans chacun) (voir document F21b):


L’Éternel parla à Moïse au mont Sinaï, et dit : "Parle aux enfants d’Israël, et dis-leur : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, le pays observera un Shabbat en l’honneur de l’Éternel. Pendant six ans, tu ensemenceras ton champ, et pendant six ans, tu tailleras ta vigne, et tu en récolteras le produit. Mais la septième année sera un Shabbat, un Shabbat solennel pour le pays, un Shabbat en l’honneur de l’Éternel : tu n’ensemenceras pas ton champ, et tu ne tailleras pas ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui poussera de ta moisson, et tu ne vendangeras pas les raisins de ta vigne non taillée ; ce sera une année de Shabbat solennel pour la terre. Les produits de la terre récoltés durant ce Shabbat vous serviront de nourriture, à vous, à votre serviteur, à votre servante, à votre mercenaire et à l'étranger qui séjourne avec vous. Vos troupeaux et les animaux qui sont dans votre pays, tout leur revenu vous servira de nourriture.

Vous compterez sept Shabbats d'années, sept fois sept ans ; et vous aurez sept Shabbats d'années, quarante-neuf ans. Le dixième jour du septième mois, vous sonnerez du shofar ; le jour des expiations, vous sonnerez du shofar dans tout votre pays. Vous sanctifierez la cinquantième année, vous publierez la liberté dans tout le pays pour tous ses habitants ; ce sera pour vous un Jubilé ; chacun retournera dans sa propriété et chacun dans sa famille. Cette cinquantième année sera pour vous un Jubilé ; Vous ne sèmerez pas, vous ne moissonnerez pas ce qui y croît spontanément, et vous n'y vendangerez pas les raisins des vignes non taillées. Car c'est le Jubilé ; il sera pour vous une chose sainte ; vous en mangerez le produit des champs. En cette année de Jubilé, chacun de vous retournera dans sa propriété. (Lévitique 25:1-13)


L'étude chronologique présente se fonde sur le même modèle de cycles temporels : sept cycles de sept générations chronologiques (de 120 ans chacun) et un Jubilé à la cinquantième génération (ère messianique).


Quand ces décomptes sabbatiques et jubilaires ont-ils commencé ? Le texte biblique dit : Lorsque vous serez entrés dans le pays que je vous donne, le pays célébrera un sabbat en l'honneur de l'Éternel. Cela signifie que le premier cycle a été compté lors de la conquête et du partage du pays, et que cette année spécifique devait être considérée comme le début du premier cycle sabbatique. Après 7 cycles successifs, soit 49 ans, il y aura une année de Jubilé. L'année du tirage au sort des territoires par tribu était l'année biblique 2501 (voir paragraphe suivant). Cette année étant comptée comme le premier cycle sabbatique, l'année précédente devait être considérée comme une année de Jubilé, avant le début d'un nouveau cycle de 7 x 7 ans. Par conséquent, l'année précédant le tirage au sort devait être considérée comme le premier Jubilé : il s'agissait de l'année biblique 2500.


Il est remarquable que l'année hébraïque 2500 corresponde à 50 cycles de 50 ans depuis la Création. Autrement dit, l'institution du cycle du Jubilé a eu lieu le 50e cycle jubilaire depuis la Création. Il s'agissait d'un "Jubilé parmi ces cycles jubilaires" en raison de son cinquantième décompte depuis la Création.


Tout aussi important, le monde physique (Création) est censé durer 6000 ans, soit l'équivalent de 120 cycles jubilaires à partir de la Création (120 x 50 = 6000). En comptant la fin du monde physique (fin de l'ère messianique au futur) à partir du premier Jubilé de l'an hébreu 2500, on obtient 70 cycles jubilaires restants (120 - 50 = 70 cycles). Ce nombre de 70, qui représente le nombre total de Jubilés à célébrer, correspond aux 70 années de captivité auxquelles les Israélites seront soumis à Babylone (voir document F27). Autrement dit, la fin de la captivité babylonienne (70 ans) correspond à la rédemption des Israélites, tandis que la fin des cycles jubilaires (70 jubilés) correspondra à la rédemption finale de la Création tout entière.


Année 2501 – 1259 av. J.-C. – Canaan est divisée entre les 12 tribus

Six ans après leur entrée en Canaan en l'an 2495 biblique, l'Arche d'Alliance fut transportée du camp de Guilgal, avec toute la congrégation des Israélites, jusqu'à la ville de Shilo (Josué 18:1), qui fut donnée aux Lévites (prêtres sacrificateurs). C'est là que Josué divisa la terre d'Israël entre les tribus et confia à chacune d'elles la tâche de mener à bien la conquête, sur le territoire qui lui était attribué. Alors qu'il ne fallut que quelques mois pour conquérir cette vaste portion de territoire comptant 31 royaumes, la conquête ne fut pas achevée après quatre années de guerre supplémentaires. La raison de cette situation était que les Israélites commencèrent à pécher après la mort de Josué et des Anciens.


Les 12 Tribus
Les 12 Tribus (source : Bibliothèque virtuelle juive)

L'archéologue Adam Zertal (z”l) a parcouru le pays de Manassé pendant 35 ans, à la recherche d'indices sur l'installation des Israélites en terre de Canaan. Il a constaté que, rien qu'à Manassé, il y avait moins de dix colonies cananéennes avant l'arrivée des Israélites : la plus importante de ce territoire étant Megiddo, avec environ 2500 habitants. Puis, en l'espace de 50 ans après leur arrivée, Zertal a étudié environ 300 sites archéologiques, tous datant de la période israélite. Comment distinguer un site cananéen d'un site israélite ? Par les vestiges cultuels ou par le régime alimentaire (ossements d'animaux casher ou de porcs, par exemple). Cela montre que la taille de la population dans cette seule partie du pays a augmenté de 1000 %. Ce fait réfute une théorie répandue selon laquelle les Israélites étaient des Cananéens locaux ayant soudainement adopté une nouvelle religion. Cette croissance démographique ne peut s'expliquer que par un afflux massif de nouveaux colons venus de l'extérieur de Canaan, et non par un seul changement de religion locale, comme l'explique le texte biblique.


Caleb, de la tribu de Juda, avait 85 ans, en l'an hébreu 2501, lorsqu'il parla à Josué du territoire autour d'Hébron. Quarante-cinq ans s'étaient écoulés depuis la mission des explorateurs à laquelle ils avaient tous deux participé (Josué 14:7-10). Caleb supplia Josué de lui accorder la région des monts au sud de Jérusalem, où de rapports ambigus avaient mentionné la présence d'un peuple géant (les Anakim) à l'époque des explorateurs (voir document F21b). La principale cité-État était Hébron, autrefois appelée Kiriat-Arba, signifiant "ville d'Arba", du nom d'un géant Anak appelé Arba (Josué 14:15).


Le pays de Canaan fut finalement conquis, ou sous contrôle des tribus israélites, à l'exception de quelques cités-États notables, comme la cité des Jébuséens, située sur l'une des collines au sud de l'actuelle Jérusalem, qui ne put être conquise ni par la tribu de Juda (Josué 15:63), ni par la tribu de Benjamin (Juges 1:21). Il faudra une longue période avant qu'elle ne soit conquise, car ceci fut fait uniquement par le roi David. À de nombreuses reprises, les Israélites ont fait des compromis avec les Cananéens locaux restés sur leurs territoires respectifs et les ont autorisés à rester dans leurs villes en échange d'une contribution. Plus grave encore, les Israélites n'ont pas détruit les lieux de culte païens, ce qui explique pourquoi Dieu n'a jamais permis que la conquête soit complétée avec succès.


Après avoir plaidé auprès de Josué pour le territoire autour d'Hébron, Caleb transmit la direction de sa tribu à son neveu, Othniel, fils de Kenaz, son frère cadet. Othniel épousa également la fille de Caleb, Aksa, sa cousine (Juges 1:12-15). Caleb mourut probablement la même année, ou quelques années plus tard, car le reste des conquêtes dans ce territoire de Juda ne sont plus comptabilisées sous son nom direct, mais sous celui de sa tribu, Juda. Othniel était l'héritier de Juda et il devint juge de sa tribu jusqu'à sa mort.



Pour revenir à la liste des générations chronologiques de Seder Olam Revisité cliquez ici.


Albert Benhamou

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